TOUS NOS VŒUX POUR 2014 - DU CONSEIL DE L’ORDRE DES JOURNALISTES France
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- Publication : mercredi 1 janvier 2014 23:11
- Écrit par Bayard Julien
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UNE SOMBRE PERIODE POUR LA PRESSE ECRITE
C’est une bien malheureuse période que traverse la presse dans le monde occidental.
Les raisons de celles-ci sont bien connues et ne cessent de gagner en puissance, notamment avec la concurrence d’Internet et la multiplication des journaux gratuits, qui ont bouleversé substantiellement les comportements du lectorat. Corrélativement, l’usage de smartphones et tablettes tactiles ne cesse de croître, au point qu’il s’agit d’une véritable révolution numérique, affectant le modèle économique de la presse traditionnelle. En effet, les recettes publicitaires des journaux ont considérablement diminuées au profit d’internet et cela ne risque pas de s’améliorer. Qu’en est-il alors du journal imprimé ? La crise signe-t-elle sa disparition ? Certains optimistes, continuent de lui prédire un avenir où seuls quelques journaux perdureront et devront cibler des lecteurs haut de gamme. Les éditeurs de presse en ligne français quant à eux, font face en réclamant une « taxe Google » qui consisterait à percevoir des indemnités de la part des moteurs de recherche, au nom de l’utilisation de leurs contenus.
Une exigence à étudier mais certainement insuffisante pour lutter contre la fermeture des titres. De même, la conversion des journaux papiers en medias exclusivement internet semble assez hasardeuse, dans la mesure où la version imprimée est la plus rentable pour les éditeurs.
Si trouver un juste milieu s’avère une tâche hardie, c’est pourtant le défi que devra relever la presse, et ce au nom de sa survie. Actuellement, les seuls groupes de presse résistant le plus habilement à la crise sont ceux qui ont élaboré de nouvelles sources de revenu, émanant d’activités accessibles exclusivement sur Internet. En atteste le quotidien norvégien Schibsted, qui, à l’issue d’un partenariat avec un site de petites annonces, tire ses principaux revenus de cette activité. Une alternative judicieuse puisqu’elle permet à ce journal de subsister en ces temps rudes. Cela d’autant que les coûts d’imprimerie et de processus de publication demeurent élevés et constituent une charge incommensurable pour les groupes de presse. Notons que depuis 2010, plus de 2000 kiosques ont fermé en France. Un triste bilan auquel s’ajoute la remise en question de la profession de journaliste, qui est sacrifiée en premier sur l’autel de la crise. Autant de troubles auxquels il semble indispensable de trouver des solutions, afin que la presse conserve la place qui lui revient dans cette société de l’information dévorée par Internet. Conscient de l’ampleur du problème, c’est dans ce contexte de crise que le COJF a formulé ses vœux à la presse en ce début d’année.
LES PROJETS POUR LA PRESSE EN 2014
En ce 1er janvier 2014, le Conseil de l’Ordre des Journalistes de France, (COJF) a fait part, et devant plus de 100 journalistes, des réformes envisagées pour l’année à venir en ce qui concerne la presse écrite et l’audiovisuel. Evoquant la crise, le COJF affirme d’abord vouloir assurer la liberté et l’indépendance de la presse écrite. Au fil du discours, intervient alors l’annonce d’une réforme en matière d’aides à la presse. Non seulement, cette réforme est envisagée comme un privilège à la presse d’information politique et générale, mais elle devrait également constituer un soutien dans la transition vers le numérique, pour les groupes de presse qui le souhaitent. Le COJF à appeler à la solidarité et à la coopération interprofessionnelle, et cela particulièrement en ce qui concerne la mesure précitée. Dans le cas où nul accord ne serait trouvé, le COJF interviendra alors. Autre domaine évoqué dans le discours du COJF, la « taxe Google » réclamée par les éditeurs de presse en ligne français. En effet, ces derniers exigent une rémunération de la part des moteurs de recherche (Google en tête), au nom de l’utilisation de leurs articles. Les négociations en cours s’avérant infructueuses (Google s’y refusant fermement), le COJF envisage l’intervention du législateur en la matière, afin d’établir un droit voisin des droits d’auteur, en faveur des éditeurs de presse en ligne.
De même, l’intervention du législateur est confirmée en ce qui concerne la protection des sources des journalistes. Une disposition législative naîtra donc en 2014.
Que de projets ambitieux pour la presse et l’audiovisuel en 2014. Cependant, aucun élément ne permet de conclure que ces mesures permettront de faire habilement face à l’hégémonie du numérique au sein de notre société, toutefois elles semblent constituer un premier pas vers le salut.
Demeurent tout de même quelques questionnements concernant la place accordée à la presse écrite. En effet, peut-être que la crise ébranlant la presse écrite soulève une difficulté plus profonde, à savoir une réelle mutation de la société dans son rapport à la presse écrite.
Christi Couderc journaliste dans le Cantal décrit la situation critique de la presse écrite en ces termes : « …l’ancien monde n’arrive pas à mourir quand le nouveau n’arrive pas à naître ».
Quelles que soient les spéculations émises sur l’issue de cette phase critique pour la presse écrite, souhaitons à « l’ancien monde » pour 2014, que ces bonnes initiatives lui permettront de passer cette zone de turbulences avec brio.
Je souhaite que vous puissiez éprouver en 2014 du bien-être et du plaisir dans vos actions quotidiennes qui contribueront à la réussite du projet collectif qu'ensemble, nous mettrons en œuvre pour les Médias.
Je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous, ainsi qu’à vos proches et à ceux qui vous sont chers, mes meilleurs vœux pour une très belle et épanouissante année 2014.
Je vous remercie de votre présence à ce rendez-vous important de la vie républicaine, parce qu’il me permet de vous adresser mes vœux pour cette nouvelle année qui commence.
Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard

