La Communication Du Maire En Période Pré-électorale

Aucune disposition ne contraint le maire à cesser ses actions de communication à l’approche des élections. Néanmoins, sa communication ne doit pas être constitutive d’une propagande électorale en faveur des listes.

Le bulletin municipal

Un bulletin municipal doit avoir un caractère neutre et informatif et être consacré à des projets ou à des manifestations intéressant la vie locale. Ce document doit présenter un contenu habituel et revêtir une présentation semblable (texte et photographies éventuelles) aux précédentes éditions.

Ainsi, s’agissant de la présentation, dans le bulletin municipal, des réalisations ou de la gestion d'une collectivité, le juge de l’élection vérifie si elle peut être regardée comme constituant une campagne de promotion publicitaire au sens des dispositions de l'article L. 52-1. Pour cela, il s’attache à la présentation du document et à son contenu c'est-à-dire aux termes employés et à l’existence ou non d’une polémique électorale (CE, 6 février 2002, n°236264) mais également au support et aux conditions de diffusion. Le juge vérifie donc si la périodicité et le format habituel ont été conservés (CE, 20 mai 2005, n°274400 et CE, 15 mars 2002, n°236247).

Par ailleurs, les propos tenus dans l’espace réservé aux conseillers municipaux n’appartenant pas à la majorité municipale, prévu par l’article L. 2121-27-1 du CGCT, ne doivent pas répondre à des fins de propagande électorale. Le Conseil d’Etat a jugé récemment que, le maire n’ayant aucun droit de contrôle sur leur contenu, si ce dernier a un caractère de propagande électorale et s’il peut être analysé comme une dépense électorale, il ne constitue pas néanmoins un don prohibé de la collectivité (CE, 7 mai 2012, El. cant. de Saint-Cloud, n°353536). En outre, rien ne permet au maire de s'opposer à la publication d'articles dans la tribune libre, quand bien même ils seraient assimilables à de la propagande électorale, les dispositions des articles L. 52-1 et L 52-8 du code électoral n'ayant en effet pas pour objet de restreindre le droit des conseillers municipaux d'opposition.

L’organisation d’événements

Les inaugurations, cérémonies de présentation des voeux à l’occasion de la nouvelle année ou fêtes locales doivent également avoir un contenu neutre et informatif, portant sur des thèmes d’intérêt général, sans qu’il ne soit fait référence à l’élection à venir ou à la présentation des projets qu’il est envisagé de mener après l’élection. Ces dispositions concernent notamment les discours qui pourraient être prononcés à cette occasion, les documents remis aux participants ainsi que les films présentés.

Comme pour le bulletin municipal, la présentation, à cette occasion, des réalisations ou de la gestion d'une collectivité ne doit pas constituer une campagne de promotion publicitaire au sens des dispositions de l'article L. 52-1. Par ailleurs, l’événement ne doit pas avoir lieu spécialement à l’approche des élections mais doit être organisé conformément à une périodicité habituelle et dans des conditions identiques à une manifestation équivalente. Il convient ainsi de ne pas anticiper ni retarder l’organisation d’événements à l’approche des élections.

Les sites Internet

Les sites Internet des collectivités territoriales sont tenus de respecter le principe de neutralité des moyens publics et n’ont donc pas vocation à participer directement ou indirectement à la campagne électorale des listes. L’utilisation d’un site Internet d’une collectivité territoriale pour les besoins de la campagne électorale d’une liste est assimilable à un financement par une personne morale, prohibé par le deuxième alinéa de l’article L. 52-8. Les infractions à cet article sont passibles d’une amende de 3 750 euros et d’un emprisonnement d’un an ou de l’une de ces deux peines seulement (art. L. 113-1).

Un lien établi à partir d’un site Internet institutionnel vers le site d’une liste est assimilé à un avantage en nature de la part d’une personne morale, prohibé par ces dispositions.

Moyens de propagande interdits

Interdiction générale

Il est interdit à tout agent de l’autorité publique ou municipale (sauf en Polynésie française pour les services municipaux : art. L. 390-1) de distribuer des bulletins de vote, professions de foi et circulaires de listes (art. L. 50). Toute infraction à cette interdiction est passible de l’amende prévue pour les contraventions de 5ème classe (art. R. 94).

Interdictions pendant les six mois précédant le premier jour du mois où l’élection doit être organisée

Sont interdits :

  • toute campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d’une collectivité sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin (art. L. 52-1) ;
  • l’utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale par la voie de la presse ou par tout moyen de communication audiovisuelle (art. L. 52-1). Toutefois, conformément aux dispositions du dernier alinéa de l’article L. 52-8, les listes peuvent recourir à la publicité par voie de presse pour solliciter les dons autorisés par cet article L. 52-8, cette publicité ne pouvant contenir d’autres mentions que celles propres à permettre le versement des dons ;
  • le recours à tout affichage relatif à l’élection en dehors des emplacements réservés à cet effet, sur l’emplacement réservé aux autres candidats ainsi qu’en dehors des panneaux d’affichage d’expression libre lorsqu’il en existe (art. L. 51). Les infractions à ces dispositions sont punies d'une amende de 9 000 euros (art. L. 90) ;
  • le fait de porter à la connaissance du public par une liste ou à son profit un numéro d’appel téléphonique ou télématique gratuit (art. L. 50-1).

Toute infraction aux dispositions de l’article L.52-1 est passible d’une amende de 75 000 euros (art. L. 90-1). Par ailleurs, le bénéficiaire, sur sa demande ou avec son accord exprès, d’affichage ou de publicité commerciale ne respectant pas les dispositions des articles L. 51 et L. 52-1 ou de la diffusion auprès du public d’un d’appel téléphonique ou télématique gratuit, est passible d’une amende de 3 750 euros et d’un emprisonnement d’un an ou de l’une de ces deux peines seulement (art. L. 113-1).

En cas de non respect de ces dispositions, le juge de l’élection peut par ailleurs procéder à l’annulation de l’élection selon les circonstances du cas d’espèce. Il peut également prononcer l’inéligibilité d’un candidat, sur le fondement de l’article L. 118-4, en cas de manœuvres frauduleuses.

Interdictions dès le jour d’ouverture de la campagne électorale et jusqu’à la clôture du second tour

Sont interdits :

  • les affiches électorales sur papier blanc (L. 48) ou qui comprennent la combinaison des trois couleurs : bleu, blanc et rouge, à l’exception de la reproduction de l’emblème d’un parti ou groupement politique (art. R. 27) ;
  • l’impression et l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de circulaires, affiches et bulletins de vote pour la propagande électorale, en dehors des conditions fixées par les dispositions en vigueur (art. L. 240). Les infractions à ces dispositions sont passibles d’une amende de 3 750 euros et d’un emprisonnement de six mois ou de l’une de ces deux peines seulement (art. L. 246). La loi n°2011-412 du 14 avril 2011 a modifié l’article L. 240 en supprimant l’interdiction de distribution de tracts électoraux pendant la période électorale ;
  • tout affichage relatif à l’élection sur l’emplacement réservé aux autres candidats ou listes, passible d’une amende de 9 000 euros (art. L. 90).

Interdictions à partir de la veille du scrutin à zéro heure

Il est interdit :

  • de distribuer ou faire distribuer des bulletins, circulaires et autres documents, notamment des tracts (L. 49, 1er alinéa) sous les peines prévues à l'article L. 89 (amende de 3 750 euros) ;
  • de diffuser ou de faire diffuser par tout moyen de communication au public par voie électronique tout message ayant le caractère de propagande électorale (art. L. 49, 2ème alinéa) sous les peines prévues à l'article L. 89 ;
  • de procéder, par un système automatisé ou non, à l’appel téléphonique en série des électeurs afin de les inciter à voter pour un candidat (art. L. 49-1).

Interdiction le jour du scrutin

Il est interdit, sous les peines prévues à l’article L. 89 (amende de 3 750 euros), de distribuer ou faire distribuer le jour du scrutin des bulletins, circulaires et autres documents (art. L. 49).

Aucun résultat d’élection, partiel ou définitif, ne peut être communiqué au public par la voie de la presse ou par tout moyen de communication au public par voie électronique, en métropole, avant la fermeture du dernier bureau de vote sur le territoire métropolitain (art. L. 52-2). Il en est de même dans chaque département ou collectivité d’outre-mer avant la fermeture de son dernier bureau de vote. Toute infraction à cette interdiction est passible d’une amende de 3 750 euros (art. L. 89).

Enfin, la loi n° 77-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d’opinion prévoit que la veille de chaque tour de scrutin ainsi que le jour de celui-ci, sont interdits, par quelque moyen que ce soit, la publication, la diffusion et le commentaire de tout sondage ayant un rapport avec l’élection. Cette interdiction est également applicable aux sondages ayant fait l’objet d’une publication, d’une diffusion ou d’un commentaire avant la veille de chaque tour de scrutin. Elle ne fait pas obstacle à la poursuite de la diffusion des publications parues ou des données mises en ligne avant cette date.

Ecrit par : J. Bayard

 

 

 Municipales 2026 : combien gagne votre maire ? 

L'indemnité d'un maire dépend de la taille de sa commune et d’un barème national. Parfois des majorations sont votées par le conseil municipal. De moins de 1 100 € brut à plus de 8 000 €, les écarts sont considérables.

Un maire de village et un maire de grande ville ont beau occuper la même fonction, elle diffère en pratique. Surtout ils n'en tirent pas la même rémunération. Derrière les chiffres, un système précis existe, basé sur un indice de la fonction publique.

Un salaire qui dépend d’un indice de la fonction publique

Le salaire d’un maire n’est pas fixé au hasard. Il dépend de la taille de sa commune et d’un barème national. Concrètement, l'indemnité d'un maire est calculée selon un indice de la fonction publique, appelé "indice brut 1027", ce qui donne un montant en euros. 

Plus la commune est grande, plus l’indemnité grimpe, allant de 1 048 € brut pour un village de moins de 500 habitants à près de 6 000 € brut dans une ville de plus de 100 000 habitants. Attention : comme pour n’importe quel salaire, il s’agit d’un brut, soumis aux cotisations sociales. Ainsi, un maire d’une commune de 1 000 à 3 500 habitants touche 2 121 € brut, soit environ 1 650 € net mensuels.

En France 97 % des maires dirigent une commune de moins de 10 000 habitants

De plus, dans certaines localités, les élus peuvent décider d’augmenter l’indemnité du maire au-delà du barème classique, mais dans une limite maximale fixée par la loi. Pour les communes de plus de 100 000 habitants, cette majoration peut aller jusqu’à +40 % du montant prévu. Résultat : un maire de grande ville qui touche officiellement 5 960 € brut peut, si le conseil municipal le vote, monter à plus de 8 300 € brut par mois (soit environ 6 500 € net).

Conseils municipaux : le plafond de verre malgré la parité en hausse

Sur le papier, cette hausse des indemnités se présente comme une manière de reconnaître la charge de travail supplémentaire dans les grandes villes, où le maire y gère un budget conséquent, des milliers de fonctionnaires et des problématiques plus complexes que dans un petit village. Or, cette décision concerne seulement 42 mairies en France.

Comme le montre ce graphique, en France, 97 % des maires dirigent une commune de moins de 10 000 habitants. Témoignage que cette mesure reste marginale comparée à la réalité du territoire français.

Cumul des mandats : le cas du maire de Toulouse

Entre plafonds légaux, règles de cumul et différences entre brut et net, difficile de s’y retrouver. Le cas de l'élu toulousain Jean-Luc Moudenc illustre bien cette complexité.

Au total Jean-Luc Moundenc gagne 7150 euros nets mensuels avant cotisation retraite et impôt prélevé à la source

La loi fixe un barème précis : pour une ville de plus de 100 000 habitants, l’indemnité maximale d’un maire est de 5 960 € brut par mois, avec la possibilité de majoration. Il s'agit néanmoins d’un plafond théorique. En pratique, le montant réellement perçu peut être inférieur, car il faut tenir compte des règles de cumul des mandats.

Jean-Luc Moudenc cumule deux fonctions indemnisées. Il est à la fois maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Il ne peut pas additionner les deux sans limite : la loi impose un plafond global.

En 2024, un élu local ne peut pas percevoir plus de 8 421 € brut par mois, tous mandats confondus. Autre subtilité : tous les élus ne cotisent pas de la même manière. Certains relèvent de la Sécurité sociale des élus locaux, d’autres de l’IRCANTEC (une retraite complémentaire spécifique à la fonction publique). En somme, deux indemnités identiques en brut peuvent résulter en salaires nets différents.

C’est pourquoi Toulouse Métropole publie directement les montants nets avant retraite et impôt :

·2 383 € net pour le mandat de maire

·4 767 € net pour le mandat de président de la métropole

Pourquoi ce n’est pas égal au fameux "5 960 € brut" ? Parce que ce chiffre correspond uniquement au plafond brut légal du maire, pris de manière isolée. En réalité, le cumul de ses fonctions et les règles de plafonnement redistribuent les montants.

Le maire peut-il avoir une activité professionnelle en parallèle ?

Oui, dans certaines limites. Le "statut de l’élu local" prévoit qu’il peut cumuler son mandat avec une activité professionnelle, tant qu’il respecte certaines obligations d’autorisation d’absence, de compatibilité d’horaires et de non-conflit d’intérêts.

Et les autres élus municipaux alors ?

Les adjoints au maire sont eux aussi indemnisés, avec des montants qui grimpent en fonction de la taille de la commune. De quelques centaines d’euros dans un village, jusqu’à 3 000 € brut par mois dans une grande ville de plus de 200 000 habitants. 

Les conseillers municipaux, eux, doivent se contenter de beaucoup moins : environ 250 € brut par mois dans les grandes communes.  A noter que bien souvent ils ne touchent rien du tout dans les villages où leur engagement reste avant tout bénévole.

Derrière les chiffres, une réalité persiste : la majorité des maires, surtout dans les petites communes, exercent leur mandat pour une indemnité modeste, parfois loin de compenser la charge de leurs responsabilités. Une situation qui n’est pas étrangère à la “crise des maires”, marquée par des vagues de démissions et une difficulté croissante à trouver des candidats aux prochaines municipales 2026.

Ecrit par : J. Bayard

 

 

Orientation politique des journaux français : qui parle pour qui, et pourquoi ça change tout 

 

Vous vous posez la question. En lisant un article, en écoutant un débat, en scrollant sur votre téléphone. “Mais ce média, il est plutôt de gauche ? De droite ? Objectif ?” Et vous avez raison de vous interroger.

Parce qu’on ne lit pas un journal comme on lit une recette de cuisine. Derrière chaque ligne, il y a un ton. Une façon de cadrer l’info. De la choisir. De l’éditorialiser. Bref, une orientation politique, explicite ou non. Et dans un paysage médiatique où l’on peut passer de “Libé” à “CNews” en un swipe, ça vaut le coup de savoir qui parle, depuis où… et pour dire quoi.

Alors aujourd’hui, on prend un moment. Pour démêler. Pour nommer. Pour mieux comprendre comment se structurent les lignes éditoriales des journaux français. Et comment, parfois, elles influencent bien plus que l’actualité.

Qu’appelle-t-on “orientation politique” d’un média ?

Ce n’est pas une étiquette collée sur la couverture. Ce n’est pas non plus une case à cocher. L’orientation politique, c’est la somme des choix qu’un média fait chaque jour :

Quels sujets il traite. Quels mots il emploie. Quelle posture il adopte face aux pouvoirs. Qui il interroge. Et qui il ignore.

En France, on distingue souvent :

  • La presse d’information (Le Monde, AFP, France Info…), qui revendique une relative neutralité.
  • La presse d’opinion (Libération, Valeurs Actuelles, L’Humanité…), qui assume une vision politique claire.

Mais entre les deux ? Il y a un spectre nuancé, des glissements subtils, des évolutions récentes. Bref, une réalité plus complexe que “gauche” ou“droite”.

La grande carte de la presse françaisAllez, visualisons.

Sur l’axe gauche-droite, voici une cartographie approximative, mais éclairante :

Gauche critique : L’Humanité, Mediapart, Reporterre, Politis
Centre-gauche/libéral : Libération, Le Monde, France Inter
Centre/modéré : Le Parisien, Ouest-France, 20 Minutes
Centre-droit : Le Figaro, Les Échos, Europe 1
Droite conservatrice : Valeurs Actuelles, CNews, Le JDD (version Bolloré)

À noter : certains titres oscillent, selon les périodes, les rédactions, les rachats. C’est une photo mouvante, pas un classement figé.

Et au-delà de la gauche et de la droite ? Il y a aussi des médias indépendants, écologistes, radicaux, satiriques (Charlie Hebdo), alternatifs (Blast, StreetPress, Le Média)… qui bousculent les codes.

Qui possède quoi ? Le nerf de la guerre

L’orientation d’un média, ce n’est pas que sa rédaction. C’est aussi qui le finance. Et là, les cartes sont vite révélatrices.

  • Le Figaro appartient au groupe Dassault.
  • Les Échos, Le Parisien à LVMH (Bernard Arnault).
  • BFMTV, RMC, L’Express à Altice (Patrick Drahi).
  • CNews, Europe 1, JDD au groupe Vivendi (Vincent Bolloré).
  • Le Monde : propriété de Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Daniel Kretinsky, via le groupe Le Monde.

Certains titres, comme Mediapart, se veulent totalement indépendants, financés uniquement par leurs abonnés. D’autres comme France Télévisions ou Radio France sont publics, avec leur propre complexité.

Bref, suivre l’argent, c’est aussi suivre les influences.

Focus sur quelques journaux emblématiques

Libération

Né dans le sillage de Mai 68, il a longtemps été le porte-voix de la gauche intellectuelle. Aujourd’hui, il se veut toujours progressiste, engagé, parfois provocateur, surtout sur les questions sociétales.

Le Figaro

Conservateur assumé, proche des cercles de droite républicaine. Défend les valeurs traditionnelles, l’économie libérale, l’ordre républicain. Mais reste l’un des journaux les plus lus.

Le Monde

Souvent perçu comme centriste ou centre-gauche, il mise sur la profondeur d’analyse. Certains lui reprochent un ton élitiste ou institutionnel. Il reste une référence en matière de journalisme “posé”.

Mediapart

Né du besoin d’un média d’enquête libre et critique, Mediapart mise sur les révélations, l’anticonformisme, la confrontation avec les pouvoirs (quels qu’ils soient).

Valeurs Actuelles

Positionné à droite conservatrice, voire extrême-droite sur certains sujets, il parle aux électeurs identitaires. Très clivant, mais influent sur une partie du débat.

Et les autres canaux ? Télé, radio, web…

On les consulte tous les jours, souvent sans s’en rendre compte. Et ils ont, eux aussi, une orientation.

  • France Inter : centre-gauche, perçu comme progressiste.
  • Europe 1 : passé d’un ton généraliste à une ligne plus conservatrice depuis son intégration dans le groupe Bolloré.
  • CNews : chaîne d’opinion clairement à droite, parfois comparée à Fox News.
  • France Info : ton neutre, mais jugé parfois technocratique.
  • Blast, Thinkerview, HugoDécrypte : nouvelles formes d’information, avec des biais assumés ou revendiqués.

Même les influenceurs info sur TikTok ou Instagram façonnent l’opinion. Et souvent, avec beaucoup moins de transparence sur leur positionnement.

Le rôle du lecteur : quelle responsabilité ?

Eh oui. Vous aussi, vous jouez un rôle.

Pourquoi ? Parce qu’on a tous une tendance naturelle à chercher ce qui confirme notre opinion. C’est ce qu’on appelle le biais de confirmation. On lit ce qu’on a envie d’entendre. On partage ce qui renforce notre vision.

Résultat ? On s’enferme, parfois sans le vouloir, dans une bulle informationnelle. Et on s’étonne ensuite que “les autres ne comprennent rien”.

Le réflexe à cultiver ? Croiser les sources. Lire ce qui dérange. Comprendre l’angle plutôt que le juger.

Peut-on encore parler d’objectivité ?

Grande question. Et réponse nuancée.

Non, il n’existe pas de média 100 % neutre. Parce que toute information passe par un regard humain. Même le choix de traiter ou non un sujet est politique.

Mais oui, certains médias font le choix de la rigueur, de la nuance, de la transparence sur leurs sources, leurs biais, leur méthode.

Et ça, ça se sent. À la lecture. À l’écoute. À la répétition.

Demain : vers un nouveau paysage ?

Les lignes bougent. Les jeunes générations s’informent ailleurs. Sur YouTube, via des newsletters, des podcasts, des groupes privés. Le journal “papier” s’efface, mais l’info reste.

Et au fond, le vrai enjeu, c’est peut-être là : éduquer à l’esprit critique. Enseigner dès le collège comment décrypter une source. Comment repérer une manipulation. Comment chercher la contradiction.

Parce qu’un citoyen bien informé, c’est un citoyen moins manipulable. Et ça, ça commence avec vous.

Lire entre les lignes, et entre les lignes éditoriales

Savoir qu’un journal a une orientation politique, ce n’est pas grave. C’est même sain, si c’est assumé. Le problème, c’est quand elle est dissimulée, floue, ou instrumentalisée.

Alors la prochaine fois que vous ouvrez un article, demandez-vous :

Pourquoi ce sujet, maintenant ?
Quel vocabulaire est utilisé ?
Et si c’était raconté autrement ?

Ce n’est pas de la paranoïa. C’est du discernement. Et dans un monde saturé d’informations, c’est peut-être notre compétence la plus précieuse.

Et vous, quels médias vous semblent vraiment dignes de confiance ?

Ecrit par : J. Bayard

 

 

 

Les médias jouent un rôle crucial dans la politique en tant que quatrième pouvoir, influençant l'opinion publique, promouvant la démocratie et servant de plateforme pour le débat public.

Influence des Médias

Les médias ont acquis une importance significative dans les systèmes politiques, surtout avec l'avènement de la presse écrite, de la radio et de la télévision. Ils sont souvent considérés comme un quatrième pouvoir, capable de critiquer les autres branches du gouvernement (exécutif, législatif et judiciaire) et d'influencer les décisions politiques. 

Médias Traditionnels vs. Médias Sociaux

Avec l'émergence des médias sociaux, le paysage médiatique a changé. Les citoyens ne sont plus de simples consommateurs d'informations, mais deviennent également des producteurs de contenu. Cela a permis une plus grande interaction et un débat public plus dynamique, mais a également complexifié la relation entre les médias et les acteurs politiques. Les médias traditionnels doivent s'adapter à cette nouvelle réalité pour maintenir leur influence.

Promotion de la Démocratie

Les médias jouent un rôle essentiel dans la promotion de la démocratie en fournissant des informations objectives et en encourageant le débat sur des questions politiques et sociales. Ils aident à sensibiliser les citoyens et à promouvoir la participation politique, ce qui est fondamental pour le bon fonctionnement d'une démocratie. En offrant une plateforme pour l'expression des opinions, les médias contribuent à créer une culture de responsabilité et de respect des droits de l'homme.  

Impact sur la Gouvernance

Les médias ont également un impact direct sur la gouvernance démocratique. Ils modifient les modes de fonctionnement des institutions gouvernementales et influencent la manière dont les élections sont menées. Les nouveaux médias, tels que les blogs et les plateformes de partage de vidéos, coexistent avec les médias traditionnels, redéfinissant ainsi le rôle des journalistes et la manière dont l'information est diffusée. 

Conclusion

En somme, les médias sont un acteur clé dans le domaine politique, agissant à la fois comme un miroir de la société et comme un générateur d'opinions. Leur capacité à informer, à éduquer et à engager le public est essentielle pour le maintien d'une démocratie saine et dynamique. Ils doivent cependant naviguer dans un environnement en constante évolution, où leur rôle et leur influence sont continuellement redéfinis.

Ecrit par : J. Bayard

 

Financer sa campagne : villes de moins de 9000 habitants

Suivant les communes, leur taille et leur typologie, les méthodes de financement varient. La question de l’apport se pose toutefois pour toutes les candidatures. Dans les villes de moins de 9.000 habitants, l’absence de remboursement des frais de campagne impose une précaution accrue au moment de financer sa campagne. Chaque dépense doit être anticipée en conséquence.

Le principe du financement de campagne

Financer sa campagne n’est pas une tâche aisée. Elle peut coûter cher, et s’étend parfois sur un temps assez long selon la commune. Dans les communes de moins de 9.000 habitants, les candidats n’ont pas les obligations pesant sur ceux des autres communes. Notamment, il n’y pas d’obligation de tenue de compte de campagne ou de désignation d’un mandataire financier.

Toutefois un corollaire accompagne cette liberté : le non-remboursement des comptes de campagne. En effet, pour les communes de moins de 9.000 habitants, aucun remboursement public des frais de campagne n’est possible. Et ce, quels que soient les montants investis et les scores des candidats. En conséquence, tout frais engagé l’est irrémédiablement. Cela implique donc une précaution accrue dans la gestion des comptes. En contrepartie, les dépenses ne sont pas plafonnées.

La seule interdiction valable pour toutes les communes concerne l’impossibilité de recevoir des dons de personnes morales. Ces dernières (associations, banques, entreprises…) n’ont pas la possibilité d’apporter une manne financière aux candidats. La seule exception concerne les partis politiques, qui peuvent soutenir les candidats de leur choix.

On notera le cas particulier de la propagande électorale, soumise à des règles spécifiques impliquant un remboursement dédié pour les communes de 1.000 habitants et plus.

Les moyens de financer sa campagne dans une commune de moins de 9.000 habitants

 Comme évoqué ci-dessus, aucune personne morale ne peut soutenir la campagne d’un candidat à l’exception notable des partis politiques. Toutefois, dans les communes de moins de 9.000 habitants, l’intérêt pour les partis de financer la campagne est négligeable. Économiquement tout d’abord, puisque leur soutien est à perte, non-soumis à remboursement. Politiquement ensuite, car l’impact à l’échelle nationale d’une élection locale d’envergure restreinte est nécessairement limité.

Par conséquent, la seule ressource restant au candidat pour financer sa campagne est le recours aux dons. Toutefois, dans ces communes, ceux-ci ne font pas l’objet d’une déduction fiscale. Le candidat doit donc mobiliser des électeurs le soutenant pour affronter les coûts de la campagne.

Les citoyens peuvent contribuer à hauteur de 4.600 euros maximum par donateur et par campagne. Dans les communes de moins de 9.000 habitants, il faut mieux ambitionner plutôt 3 ou 4 donateurs conséquents pour financer sa campagne que 20 plus modestes. En termes de temps et de chances de succès, le processus est bien plus efficace.

En-dehors des soutiens extérieurs, le candidat doit avant tout compter sur ses propres moyens et ceux de son équipe. C’est d’ailleurs le cas le plus clair du temps. En outre, le conjoint du candidat peut participer au financement de sa campagne. Il est toutefois soumis aux mêmes obligations que les donateurs au niveau des plafonds.

Dans les communes de moins de 1.000 habitants, les coûts sont restreints. Ils se limitent globalement à la propagande, non prise en charge par les fonds publics. Dans les autres communes, les scrutins fonctionnent par liste. Par conséquent, le candidat peut en partie compter sur les membres de sa liste pour le soutenir. Dans la mesure de leurs moyens, ils répondent généreusement aux sollicitations.

Le plan de financement d’une campagne dans une commune de moins de 9.000 habitants

Dans la conception de sa campagne, le candidat doit anticiper le coût de celle-ci. C’est ainsi qu’il pourra convenablement financer sa campagne. Les frais sont variés et s’additionnent rapidement. Bien évidemment, cela varie avec la taille de la commune, le nombre d’habitants et sa situation socio-économique. Le lecteur pourra avantageusement se référer à notre vidéo de formation qui traite de ce sujet. Toutefois, dans son plan de gestion, il peut se projeter sur les montants empiriques suivants :
  • 0,5 euros par habitant : minimum minimorum à investir pour garantir une campagne convenable.
  • 1 euro par habitant : montant convenable permettant d’effectuer une campagne de qualité, impactante et mobilisante.
  • 2 euros par habitant : idéal.

En ce qui concerne la mobilisation des donateurs, les candidats peuvent solliciter des contributions financières par divers moyens :

  • Réunions Publiques. Organiser des rencontres avec les électeurs permet de présenter le programme et de solliciter des dons en direct.
  • Courriers. Envoyer des lettres personnalisées aux sympathisants et aux membres de la communauté pour demander leur soutien financier.
  • Réseaux Sociaux et Sites Internet. Utiliser les plateformes numériques pour lancer des appels à dons, publier des informations sur la campagne et faciliter les contributions en ligne.

Cependant, chaque appel à dons doit respecter les règles de transparence et indiquer clairement l’usage prévu des fonds.

Ecrit par : J. Bayard