Peut-on parler encore d’autocensure?

 Y-a-t-il des sujets sensibles que les journalistes hésitent à traiter ?

Je dis toujours, si voyez l’autocensure, cherchez la censure. Quelque part il y a toujours un censeur invisible qui va établir sa règle et l’autocensure est toujours derrière cela. L’autocensure se développe toujours comme un réflexe de prévention de la censure

 La censure est la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d'expression de chacun. Elle passe par l'examen du détenteur d'un pouvoir (étatique ou religieux par exemple) sur des livres, journaux, bulletins d'informations, pièces de théâtre et films, etc.  et ce  avant d'en permettre la diffusion au public. Par extension, la censure désigne différentes formes d'atteintes à la liberté d'expression, avant et/ou après leur diffusion (censure a priori et a posteriori). On distingue la censure politique (limitation par le gouvernement de la liberté d'expression) de la censure indirecte, non officielle, mais sous forme de pression, en particulier une forme de censure économique (due notamment à la concentration des médias, etc.) ; on peut aussi ajouter les phénomènes d'autocensure. La censure peut aussi être institutionnelle ou sociale par la privation de l'information disponible à des particuliers ou à un groupe....

Il est bon de rappeler que la liberté d'expression reste fragile d'autant que la concentration des médias évolue à grande échelle et les moyens technologiques également. Les dirigeants d'Etats, les rédacteurs en et indirectement les journalistes devraient, de temps en temps, se souvenir de cette définition pour proposer des informations moins lissées et formatées et plus ouvertes sur le monde.

L'arrivée des blogs indépendants et réseaux sociaux a donné un petit coup de pieds à cette grande fourmilière que sont les médias de concentration. Mais cela durera-t-il? Car le tout payant pointe son nez et les opérateurs, dans le cas de crises par exemple, n'hésitent pas à couper des liaisons satellites et internet.

Les téléphones sont devenus des tablettes d'écolier à fort contenu là où l'on oubli peut-être, au préalable, que l'éducation au média est une nécessité pour un bon fonctionnement de la démocratie et de la liberté d'expression.

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard