La presse est-elle un contre-pouvoir ?

Lorsque l’on définit le journalisme comme étant le « quatrième pouvoir » c’est en opposition aux trois autres : le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Cette appellation a encore cours aujourd’hui mais la nature de ce pouvoir reste floue. Il faut définir ce « quatrième pouvoir » et ce qu’il représente ainsi que le rôle que peut jouer la presse. Ces trois termes correspondent à trois étapes du changement de la tâche du journalisme. Il explique cette évolution de la presse en lien avec les modifications qui ont eu lieu dans les sociétés démocratiques.

 

Ce terme de « quatrième pouvoir » semble supposer que le journaliste dispose des mêmes possibilités que les trois autres. Pourtant la première particularité de ce « quatrième pouvoir » est qu’il ne ressemble en rien aux trois autres. Il est sans consistance institutionnelle par rapport aux autres. Il est issu d’une multiplicité d’agents qui ne partagent pas tous le même point de vue sur leur profession. La presse appartient au secteur privé dont les intérêts économiques occupent une place prédominante. De plus, ce pouvoir ne dispose pas d’un réel pouvoir de contrainte. Il peut contribuer à un partage d’opinions mais ce sera toujours aux lecteurs de décider d’agir. La démocratie moderne est caractérisée par le système représentatif. Comme l’indique l’origine de son nom, la démocratie est le pouvoir du peuple. Etant dans des sociétés qui ne peuvent plus fonctionner sur le mode athénien, les démocraties modernes ont mis en place une représentation des citoyens.

Toutefois, comme beaucoup l’ont montré, ce système représentatif n’est pas sans faille. Ainsi « le journalisme est consubstantiel à la politique moderne conçue comme émanation de la société ». C’est parce que la démocratie moderne nécessite la représentation, qu’elle va également avoir besoin d’un système de contre-pouvoir. Le journalisme produit « les conditions d’un compétition loyale pour le pouvoir, de l’extérieur du jeu ». Ne possédant pas les mêmes moyens ou n’ayant pas d’appui constitutionnel, le journalisme ne peut pas affirmer être sur un pied d’égalité avec les autres pouvoirs, il est à part.

C’est parce qu’il est différent que le journalisme va pouvoir arbitrer le jeu avec les trois autres pouvoirs «  il ne s’y ajoute pas ; il constitue leur vis-à vis. Il permet le bon fonctionnement des sociétés démocratiques en créant le débat nécessaire à ce système. Sans lui, il y a un risque de dégénération des trois pouvoirs. S’il était identique aux autres, le journalisme serait inutile puisqu’il serait à l’intérieur et ne disposerait pas d’un point de vue extérieur. Le journalisme a pour rôle d’encadrer l’exercice du pouvoir.

L’évolution du journalisme suit l’évolution des sociétés démocratiques. Le développement des médias de masse, en particulier la télévision, a modifié le rôle du journalisme. Les données économiques en prenant de plus en plus d’importance, ont contribué à l’édification de l’opinion comme unique source de légitimité pour les médias «  Les médias portent l’opinion, ils l’alimentent, la répercutent, ils la mettent en scène ; ils sont à son service »

La place de l’opinion prend une telle importance qu’elle va modifier le rôle même du journalisme « Le journalisme, dans ce dispositif, est clairement le contre-pouvoir ou, plus exactement, l’organe grâce auquel existe et fonctionne le contre-pouvoir par excellence, à savoir le contrôle de l’opinion »

Le journalisme adopte un nouveau statut dans la société. Il devient le biais par lequel le pouvoir doit passer s’il veut se faire entendre et n’est plus seulement la voie du contre-pouvoir. Le politique utilise les médias s’il veut toucher l’opinion. « Cela veut dire qu’il est obligé d’ajuster son discours aux règles de l’information, quitte à essayer de les détourner à son profit. Le politique est contraint de se soumettre aux règles des médias et au contrôle de l’opinion, ce qui modifie son action. »

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard

 

 

Pour les journalistes, une priorité

LA PROTECTION DES SOURCES D’INFORMATION

 

La nécessaire protection des sources du journaliste est l’un des problèmes professionnels  les plus urgents à régler en France.

Le journaliste n’obtiendra pas d’information si celui qui lui apporte son témoignage n’est pas assuré de la discrétion de son interlocuteur.

Voici les règles prioritaires à observer :

-       premièrement, révéler l’identité de l’informateur,

-       deuxièmement, dévoiler la nature ou la provenance de son information,

-       troisièmement, divulguer l’identité de l’auteur d’un texte ou d’une production audio-visuelle,

-       quatrièmement, révéler le contenu des informations et des documents eux-mêmes dés lorsqu’ils permettent d’identifier l’informateur.   

La jurisprudence européenne consacre la production des sources

La cour européenne de justice agit selon une jurisprudence constante qui consacre la protection effective des sources d’information des journalistes. Ainsi, elle est allée plus loin et plus rapidement que la France.

Le secret des sources en droit français 

La loi du 4 janvier 1993, dite loi Vauzelle, a introduit un alinéa 2 à l’article 109 du Code de Procédure Pénale, qui dispose que tout journaliste, entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l’exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l’origine.

« Au Pays des Droits de l’Homme », pour que la protection  des journalistes soit totalement  assurée, il faut donc que le Parlement Français adopte un texte assurant cette protection.    

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard

 

 

Comment évolue le métier de journaliste

Aujourd’hui, le métier de journaliste ne consiste plus seulement à récupérer des avis ; désormais l’enquêteur doit entreprendre une réelle investigation pour obtenir des informations efficaces et impartiales.

 

Effectivement, le temps ou l’information comportait uniquement des analyses et des preuves étoffées est complètement révolu. Aujourd’hui, l’étude des pratiques journalistiques se résume à un double constat, d’un côté l’émergence de l’image vers les années 1960 et de l’autre  l’apparition d’une séparation entre l’image du journaliste dans le public et celle qu’il a au sein de sa profession.

Le  passage du modèle de l’information centré sur la diffusion à un système de communication centré sur la relation avec l’auditeur ou le lecteur conduit à une certaine dilution de la spécificité du métier de journaliste, surtout dans les médias de l’instantané, les sites d’info sur internet, la télévision, la radio. Cela implique un travail de fourmi pour la classification de l’info, l’archivage, la consultation d’experts dans les domaines d’investigation  afin de contrôler l’authenticité écrite ou verbale qui permettre de ne pas fourvoyer le lecteur. Espérerons que cette tendance à la vérification systématique révolutionnera le métier de journaliste.

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard

 

Faut-il tout dire, tout écrire, tout faire voir ?

En journalisme, l’éditorial est  un article qui reflète la position  de l’éditeur ou de la rédaction sur un thème d’actualité. Vue d’ensemble relevant d’une opinion privée l’éditorial  met en valeur une tendance d’orientation sur un dossier publié dans le journal.

Originellement cantonné aux premières pages des journaux de presse écrite, l’éditorial se retrouve également  dans des émissions de radio, de télévision, sur des sites web d’informations et sur des supports multimédias. Il est généralement signé par le rédacteur en chef du journal mais peut être confié à un représentant privilégié de la rédaction appelé éditorialiste.

Le point de vue émanant d’une opinion personnelle ou de tendance rédactionnelle font que l’éditorial  doit faire preuve d’objectivité ou de neutralité si tant est que cela soit possible dans le cadre d’un journal qui a des affinités politiques ou sociales dont il est nécessairement fait état. Il n’est jamais possible d’être totalement neutre. Espace de liberté, l’auteur s’exprime dans l’éditorial en tant que groupe réunissant une certaine vue de l’évènement, contrairement à des textes d’opinion destinés à faire connaître les positions personnelles de leur son auteur, qu’il soit rédacteur en chef,  grand reporter ou chroniqueur. Ainsi, dans un éditorial, l’auteur écrit rarement à la première personne alors qu’il peut le faire dans un texte d’humour ou d’opinion.

Certaines actions ou images dont on peut parler ou écrire, ne peuvent pas êtres données à voir quand elles sont susceptibles de montrer des actes de barbarie ou de violence concernant des enfants en particulier qui sont protégés par la charte de leurs droits.

Un contenu éditorial de plus en plus interactif

Dans le passé, le contenu éditorial avait une forme statique qui se présentait comme un livre que l’on consulte pour information. Les derniers développements technologiques, les évolutions de comportement ont donné au contenu éditorial une dimension réellement interactive. Ecrire pour internet c’est aller à l’essentiel, à l’informatif entre amis, entre ennemis d’opinions diamétralement opposés, qui trouvent un exutoire libéral sur le champ de bataille ou tout est permis.  

Sur internet qu’appelle-t-on contenu éditorial ? 

L’intérêt d’un site internet repose souvent sur son contenu éditorial. Les internautes surfent pour échanger avec d’autres Internautes, mais aussi essentiellement pour découvrir, s’informer, rechercher une information précise.

Le vaste champ d’Internet considère que toute page qui traite d’un sujet relève du contenu éditorial. Pour que les moteurs de recherche prennent en compte l’information, ils doivent contenir des mots clefs.

Un simple diaporama, photos, s’il est d’un grand intérêt pour un Internaute ne sera pas forcément considéré comme un réel contenu éditorial. 

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard

 

 

Vœux 2012 du Conseil de l'ordre des Journalistes

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Je voudrais tout d’abord vous  remercier d’avoir répondu si nombreux à mon invitation pour les vœux de la nouvelle année.
Je vous remercie également pour les souhaits exprimés par vos représentants respectifs. Je souhaite à mon tour à tous vos adhérents  une très bonne et heureuse année 2012. Quelle vous apporte la joie à vous, vos familles et la réussite professionnelle 
Vous savez tous l’estime, la considération et le respect que j’ai pour la profession de journaliste. En effet, nous exerçons un métier passionnant et ce, dans des conditions souvent très difficiles. Le journalisme est un métier qui exige beaucoup de courage et d’investissement personnel. C’est pourquoi, j’ai particulièrement apprécié cette dernière rencontre qui me tenait particulièrement à cœur.
Je voudrais profiter de ce moment  pour saluer une fois de plus notre persévérance et notre volonté inébranlable d’informer le public en respectant totalement, notre charte nationale unique.

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard