Charte des devoirs et des droits des journalistes dite "Charte de Munich"

 

Cette déclaration a été rédigée et approuvée à Munich, les 24 et 25 novembre 1971. Elle a été adoptée depuis par la Fédération internationale des journalistes (FIJ), et par la plupart des syndicats de journalistes en Europe.

 

Préambule

Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain. De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.
La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics. La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulée ici. Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs et des droits, qui suit.

 

Déclaration des devoirs

Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

1. Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.

2. Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique.

3. Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents.

4. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.

5. S'obliger à respecter la vie privée des personnes.

6. Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.

7. Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.

8. S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d'une information.

9. Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.

10. Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de la rédaction.

Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus ; reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

 

Déclaration des droits

1. Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés.

2. Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale.

3. Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience.

4. L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise. Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes.

5. En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

 


Extraits des Règles et usages en vigueur dans la presse quotidienne régionale en France :


La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi (article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789).
Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considérations de frontières (Article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales).

Proche de ses lecteurs et conscient de ses responsabilités à leur égard, le journal veille à ce que le "fait" soit distingué du "commentaire" dans le traitement de l'information.

1. Exiger le sérieux et la rigueur. La crédibilité d'un journal repose sur sa capacité à diffuser une information avérée et précise. Aussi, la publication d'une information vérifiée est la garantie du sérieux, de la rigueur et de la bonne foi du journal. Ne pas nourrir la rumeur. En particulier, le journal met tout en oeuvre pour ne pas nourrir et amplifier une rumeur même si d'autres supports de communication s'en sont déjà fait l'écho. (...)

2. Affirmer le respect de la personne. Le journal s'attache au strict respect des dispositions légales interdisant la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes "en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminées". La discrimination consiste à faire naître, dans l'esprit des lecteurs, des sentiments de distinction (ségrégation) fondés sur le mépris, l'antipathie ou l'aversion. La haine met en jeu l'hostilité à l'égard de quelqu'un, la volonté de lui nuire en raison de son appartenance ou non à une ethnie, une nation... La violence doit s'entendre aussi bien au sens moral que physique du terme. Au-delà des provocations clairement identifiables, le journal évite tout propos ou tout qualificatif qui mettent ou soient susceptibles de mettre en jeu les sentiments évoqués ci-dessus. (...)

3. Ne pas diffamer. Le journal veille au respect de l'honneur et de la considération de la personne. De manière générale, il veille au respect des quatre critères qui sont à la base de toute démarche inspirée par un souci de bonne foi :
La légitimité du but poursuivi. Le journal s'attache à ce que les faits soient toujours traités dans un souci d'intérêt général, fondé sur le droit à l'information du public. La priorité est donnée au sujet traité par rapport aux acteurs du fait évoqué.
L'absence d'animosité personnelle. Le journal se garde de publier des articles à caractère délibérément polémique à l'égard des personnes, qui seraient inspirés par l'existence de contentieux personnels.
La mesure dans l'expression. Le journal veille à ce que les articles ne contiennent pas d'expressions outrancières ou blessantes à l'égard des personnes.
La fiabilité de l'enquête. La recherche de l'information est fondée sur le principe du contradictoire, qui est à la base de toute démarche inspirée par un souci de bonne foi. (...)

4. Recueillir tous les points de vue nécessaires. A cet effet, un contact est recherché avec les principales parties concernées par une affaire traitée par le journal, dans le souci de recueillir leur point de vue et de traiter l'information de manière équitable. Lorsqu'une personne concernée se refuse à toute déclaration, le journal en informe le lecteur. (...)

5. Respecter la présomption d'innocence. Au terme de l'article 9 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, qui a valeur constitutionnelle, tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, c'est-à-dire tant qu'il n'a pas été condamné. Si le droit à l'information du public légitime la publication d'informations recueillies par le journal, le respect de la présomption d'innocence impose une rigueur exemplaire dans le choix des informations portées à la connaissance du lecteur et une grande vigilance dans leur présentation.

6. Veiller à la véracité de l'information et à la prudence et l'équité dans l'expression. De manière générale, les principes de véracité, de prudence, d'équité et de rigueur exposés précédemment s'appliquent tout particulièrement dans le traitement des informations concernant les faits divers. (...)

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard  

Covid-19 : protéger la liberté de la presse pendant la pandémie

 

 

Alors qu’il joue un rôle crucial en nous informant et en luttant contre la désinformation, le secteur des médias est fortement affecté par la crise du coronavirus.

En raison de la crise que nous connaissons actuellement, le secteur fait face à une diminution importante de revenus publicitaires. Le Parlement européen craint que l'aggravation de la situation financière n’empêche les organes de presse de fournir des informations claires et factuelles et de lutter contre la désinformation sur la pandémie de coronavirus.

Dans une résolution adoptée le 17 avril, les députés européens ont déclaré que la désinformation sur le Covid-19 posait un problème majeur de santé publique, qu’il était important que tout le monde puisse avoir accès à des informations précises et vérifiées et que des médias libres, indépendants et suffisamment financés étaient nécessaires à la démocratie.

La liberté d'expression, la liberté des médias et le pluralisme sont inscrits dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, ainsi que dans la Convention européenne des droits de l'homme.

Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne 

Fonds de soutien d'urgence pour les médias

Pour faire face à cette situation critique, les membres de la commission de la culture du Parlement européen ont demandé à la Commission européenne d'envisager la création d'un fonds de soutien d'urgence pour le secteur des médias et de la presse.

Certaines mesures ont déjà été prises pour soutenir la liberté des médias et protéger les journalistes. En mars 2020, l'Union européenne a débloqué 5,1 millions d'euros pour financer des projets visant à identifier et à prévenir les violations de la liberté de la presse, à détecter les menaces envers le pluralisme et à soutenir les enquêtes transfrontalières.

Apprenez-en plus sur les mesures prises par l’Union européenne pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Journée mondiale de la liberté de la presse

Chaque année, la Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée le 3 mai. Reporters sans frontières vient de publier l'édition 2020 du Classement mondial de la liberté de la presse, qui prend également en compte la menace que représente l’épidémie de coronavirus pour le journalisme libre.

L'Europe reste la région la plus sûre pour les journalistes

Selon l'édition 2020 du Classement mondial de la liberté de la presse, l'Europe reste le continent le plus sûr pour les journalistes. La situation de la liberté de la presse dans les pays de l'Union européenne est majoritairement notée comme « bonne » ou « plutôt bonne ». La Finlande, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas conservent les premières places du classement.               

La liberté de la presse dans l'Union européenne 

Bien que l'Europe soit la région la plus sûre pour les journalistes, Reporters sans frontières prévient que de nombreux cas de harcèlement et de menaces envers des journalistes y ont été signalés.

Les risques augmentent partout au monde

Les mesures d'urgence prises par certains gouvernements en réponse à la pandémie de Covid-19 ont eu un impact sur le classement de certains pays, tels que la Chine (177e position), l'Iran (-3 places, 173e position) et l'Irak (-6 places, 162e position).

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord restent les régions les plus dangereuses au monde pour les journalistes, tandis que la région Asie-Pacifique a enregistré l’augmentation la plus élevée de violations de la liberté de la presse (+ 1,7%).

Reporters sans frontières rapporte qu’à ce jour, 11 journalistes ont été tués en 2020. 2019 fut l’année la moins meurtrière de ces 16 dernières années (49 journalistes tués), en raison de la diminution du nombre de morts dans les conflits armés (44% de moins que l'année précédente).

La liberté de la presse dans le monde 

Malgré quelques chiffres positifs, la situation générale de la liberté de la presse dans le monde s'est empirée et l'hostilité envers les journalistes ne fait que croître. Le nombre de pays considérés comme sûrs pour les journalistes continue de diminuer, avec seulement 24% des 180 pays classés comme « bons » ou « assez bons » en 2019 et 2020, contre 26% en 2018 et 27% en 2017.

Actuellement, 361 journalistes sont emprisonnés, contre 389 fin 2019. Près d'un tiers d'entre eux se trouvent en Chine. Les autres sont détenus en Égypte, en Arabie saoudite, en Syrie, en Turquie, au Vietnam, en Iran, à Bahreïn et au Yémen. Le nombre de journalistes pris en otage est resté stable en 2019. Ils sont retenus dans quatre pays : la Syrie, le Yémen, l'Irak et l'Ukraine. Les chiffres de 2020 concernant les otages ne sont pas encore disponibles.

Le Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières classe 180 pays et régions selon l’état de la liberté de la presse. Les pays sont notés entre 0 et 100 en tenant compte de critères tels que le pluralisme, l'indépendance des médias, le cadre législatif, la transparence et le nombre d'abus contre les journalistes. Plus le score est bas, mieux la liberté de la presse se porte dans le pays.

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard 

 

Loi Avia : La fin de la liberté d’expression en France ?

Loi Avia : La fin de la liberté d’expression en France ? (étude)

 

Dans un tel contexte de crise sanitaire et économique, l’adoption de la loi Avia par l’Assemblée nationale a créé de vives polémiques en France. Pour de nombreux citoyens, cette décision traduit la « fin de la liberté d’expression » dans le pays.

La France traverse sans aucun doute l’une des plus graves crises sanitaires de son histoire. Le nombre de décès liés au coronavirus dans le pays a dépassé les 28.000 alors que le pays a connu un arrêt brutal de son activité économique, ce qui a provoqué une chute spectaculaire de son PIB au premier trimestre (5,8%), une augmentation considérable (7,1%) des chômeurs en seulement un mois ou encore l'écroulement du marché automobile français de 88,8% en avril.

 

Malgré ce bilan sombre dans le pays, ce qui nécessite un plan d’urgence sanitaire et économique irréprochable de la part du gouvernement, une décision inattendue a davantage assombri le tableau qui se dresse devant les citoyens français : L’Assemblée nationale a adopté le 13 mai la très controversée proposition de loi Avia qui avait été déposée le 20 mars par la députée Laetitia Avia afin de « lutter contre les contenus haineux sur internet ».

Or cette décision est loin de satisfaire l’ensemble de la population française.Elle suscite d'importantes réserves chez les partis d'opposition et les défenseurs des libertés numériques. C'est ainsi que le 18 mai, les sénateurs Les Républicains, emmenés par Bruno Retailleau, ont déposé un recours au Conseil constitutionnel contre la proposition de loi de la Avia.

Une série de mesures liberticides avant la loi Avia

Tout d’abord il convient de préciser que la loi Avia qui représente un recul net des libertés en France n’est que la suite d’une série de mesures liberticides imposées par le gouvernement.

Tout a commencé avec une autre loi tout aussi controversée que laloi Avia, la loi contre la « manipulation de l'information » en période électorale connue aussi sous le nom de « la loi contre les fake news », adoptée à la fin 2018. Sans être mentionnés directement, les médias pro-russes RT ou Sputnik qui ne cessent de croître leur influence en France étaient directement ciblés par cette loi. Le président Emmanuel Macron les avait déjà fustigés lors de la campagne présidentielle de 2017 en les accusant de « répandre des bobards inventés » via des milliers de comptes sur les réseaux sociaux.

Dans le même esprit, pendant la crise sanitaire liée au coronavirus, le gouvernement a mis en ligne sur son site le service controversé «désinfox» déployé pour sélectionner les articles luttant contre des «infox» et autres « fake news » sur le Covid-19 mais l’a retiré quelques jours plus tard face aux réactions des médias. Les citoyens ont également adressé des reproches légitimes au gouvernement en l’accusant de diffuser lui-même des « fake news » depuis le début de la crise sanitaire, sur les vrais chiffres des cas et décès liés au coronavirus, la nécessité de porter un masque ou encore la sous-estimation initiale des risques liés à la pandémie.

Le flou autour du concept de la « haine »

Après avoir analysé l’arrière-plan de la loi Avia qui lui a préparé le terrain, expliquons en quoi cette « loi contre la haine » consiste. Elle prévoit à partir de juillet pour les plateformes et les moteurs de recherche l’obligation de retirer sous 24 heures les contenus « manifestement illicites », sous peine d’être condamnés à des amendes allant jusqu’à 1,25 million d’euros.

La principale ambigüité de cette loi -qui la rend particulièrement dangereuse- concerne la détermination exacte des « contenus haineux ». Or ce n'est pas au juge judiciaire -qui est pourtant le garant, comme le prévoit la Constitution, des libertés individuelles- mais aux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) que sera confiée cette mission de supprimer les « contenus haineux » que les utilisateurs leur signaleront. Si « l'injure, la provocation ou l'appel à la haine contre des personnes en raison de leur religion, orientation sexuelle ou origines, la négation et l'apologie des crimes contre l'humanité et le harcèlement sexuel en ligne » constituent les éléments principaux des « contenus haineux », les signalements abusifs des utilisateurs contre certains contenus de nature à déranger leurs intérêts peuvent constituer une atteinte à la liberté d'expression. Et en raison de l'amende astronomique qui pourra s'élever jusqu'à 1,25 million d'euros, les GAFA ne prendront certainement pas le temps de vérifier si les contenus signalés sont véritablement « haineux » ou non et censureront les utilisateurs au maximum afin de sauvegarder leurs intérêts.

Incompréhension et contestation dans les médias et les réseaux sociaux 

Sur RT France, la porte-parole Lydia Guirous des Républicains et essayiste Lydia Guirous, précise que « derrière cette tentative de museler la liberté d’expression, il y a une volonté de réduire les opinions divergentes » et qu'avec la loi Avia « il y a fort à parier que tout ce qui ne sera pas adoubé par la pensée unique, obsédé par la non-stigmatisation et le principe de précaution, sera mis en quarantaine par nos nouveaux censeurs ».

Mettant l’accent sur« l'obsession d'un pouvoir qui est gêné par la liberté », Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole, précise dans son blog, qu'« à force de vouloir, par la loi, purger l'humanité de ce qu'elle a de mauvais, on va détruire ce qu'elle peut avoir de bon dans sa nature ».

Sur le site Atlantico, Anne-Sophie Chazaud, chercheuse au collège doctoral de Philosophie UCLY, souligne que« les outils de censure se sont donc multipliés comme des petits pains sous une ère macronienne qui souffre difficilement la contradiction », ajoutant qu’« il n’appartient pas à un gouvernement de décréter ce qui relèverait d’une Vérité absolue, reléguant de facto tous les autres discours dans le champ de l’illégitimité ».

Sur les réseaux sociaux, les différentes voix s’accordent sur la dangerosité de cette loi en termes de libertés individuelles. Pour les internautes, cette loi contre la haine en ligne n’est qu’«un enfer pavé de bonnes intentions », « une menace mortelle pour la liberté d’expression », « un texte digne de la RDA » ou encore « une censure privée basée sur de simples suspicions ou accusations ».

En conclusion, il est évident que si le Conseil constitutionnel n’invalide pas certaines dispositions de loi Avia lorsqu’il rendra sa décision dans moins d’un mois, la France connaîtra également l’une des plus graves crises de son histoire en termes de libertés individuelles. Après l’oppression des gilets jaunes et même le placement en garde à vue pendant plusieurs heures d’une jeune femme à Toulouse pour avoir mis une banderole « Macronavirus, à quand la fin ? » sur sa maison, des répressions encore plus inconcevables se succèderont dans le pays. La loi Avia est d’autant moins crédible que son auteure, la députée Laeticia Avia (LREM) est « accusée de remarques racistes, sexistes et homophobes » par plusieurs de ses ex-collaborateurs avec des preuves à l’appui.

Espérons donc que dans le pays de « Liberté, Egalité, Fraternité », le principe de liberté ne soit rayé définitivement de la devise républicaine.

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard 

Les médias font-ils l'élection ?

Depuis plus de 40 ans, la question fait débat. Hommes politiques et journalistes s’en saisissent, de préférence lorsque le résultat du scrutin dément les prévisions.  Des tout premiers chercheurs à étudier l’influence des médias, et singulièrement de la télévision, sur le comportement du corps électoral. Nous lui avons demandé de mettre en perspective une interrogation qui, au fil du temps, a nourri la controverse.

La question ressurgit périodiquement. Elle s’est posée de manière souvent virulente lors de la dernière présidentielle. Pourtant le débat ne date par d’hier…

Le débat de fond est aussi ancien que le gouvernement d’opinion ; il est même antérieur à l’avènement de la démocratie. Il existait déjà au temps de la monarchie constitutionnelle avec un électorat restreint. Il est sous-jacent à toutes les controverses sur la liberté de la presse : si la droite ultra était, sous la Restauration, tellement réservée à l’égard du principe de la liberté de la presse, à l’exception peut-être de Chateaubriand, c’est parce qu’elle craignait que la presse ne « fasse les élections ». Ainsi s’explique l’articulation entre régime électoral et statut de la presse. Les adversaires de la liberté de celle-ci, politiques ou religieux, les autorités sociales, les institutions d’Église, les forces conservatrices, ne croient pas que l’individu soit par lui-même capable de se faire une opinion raisonnable. Ce point est d’une grande importance. Tous ceux qui croient que les médias font l’élection estiment que l’électeur n’a pas de possibilité de se défendre contre la manipulation ou l’endoctrinement. On touche ici à un problème de philosophie politique : la démocratie est-elle une utopie ? Professer que les médias font l’opinion, c’est nier la capacité de jugement de l’électeur et douter de la démocratie. Force est de constater que cette conviction est partagée par la quasi-totalité des hommes politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche : même ceux qui se croient sincèrement démocrates se comportent comme s’ils partageaient la conviction que le pouvoir politique dispose des médias, conditionne l’opinion et fabrique les élections.

Néanmoins, la puissance supposée de la télévision n’a-t-elle pas donné un nouveau tour à la controverse ?

En effet, le débat a rebondi au début des années 1960, du fait de la concomitance entre l’instauration d’un nouveau régime politique, la Ve République, au caractère personnel particulièrement affirmé, et les débuts de la télévision, qui est alors toute neuve. Elle était déjà intervenue en novembre 1958 pour les premières élections, mais plus pour le commentaire des résultats que dans la campagne ; il n’y avait encore qu’à peine un petit million de récepteurs pour un corps électoral de 24 millions : c’était donc peu de chose. À l’automne 1962, il en va différemment. Il faut rappeler ce qu’est le statut de la télévision, mais aussi de la radio, à l’époque : un monopole d’État. C’est dire que le corps électoral dans son ensemble était soumis à la télévision sans aucune contrepartie. Que les médias audiovisuels fussent ainsi entre les mains du pouvoir ne posait guère de problème de conscience au général de Gaulle à qui l’on prêtait ce raisonnement : la presse lui étant dans l’ensemble hostile, l’équilibre était rétabli par le contrôle de la télévision.

La controverse a connu son paroxysme avec la crise constitutionnelle ouverte à l’automne 1962 par la décision du général de Gaulle de modifier la constitution pour faire élire le président de la République au suffrage universel. Son initiative rencontre l’opposition de toutes les forces politiques, le parti gaulliste - l’UNR - excepté. Le président du Sénat parle de forfaiture, la plupart des juristes estime que la procédure choisie par le chef de l’État est en contradiction avec les articles 11 et 89 de la Constitution. L’Assemblée nationale – fait unique jusqu’à ce jour dans l’histoire du régime - vote la censure par 280 voix sur 479, soit approximativement 60 %. Aux yeux des politiques, ce scrutin préfigurait le résultat du référendum : ils n’imaginent pas qu’il puisse y avoir discordance entre la position des représentants du peuple élus quatre ans plus tôt et le choix des électeurs. De fait, le risque pris par le général de Gaulle est grand et les gaullistes ne sont pas les derniers à s’inquiéter. Or, le référendum du 28 octobre 1962 approuve le projet de révision par 62 % des suffrages exprimés : le rapport est inversé et la discordance éclatante. Pour la plupart des politiques, l’explication est toute trouvée : le débat a été faussé par la télévision ; c’est elle qui a assuré le succès du général de Gaulle et entraîné la défaite des partis politiques. Cette conviction s’exprime dans les commentaires : Jean-Jacques Servan-Schreiber, dans L’Express, va jusqu’à parler de « télécratie » : la démocratie est vaincue par la télévision. Et Georges Vedel, d’ordinaire plus prudent, apporte à cette thèse la caution de son autorité scientifique, en affirmant que la télévision est responsable du résultat et a dénaturé l’expression libre de l’opinion. Cette conviction trouve de larges échos à l’étranger. Quand Hubert Beuve-Méry, directeur du Monde, va faire une conférence à Londres, au déjeuner donné en son honneur par l’Ambassadeur de France, un confrère britannique lui demande quel est le nom du censeur attaché à son journal ! Moi-même, je me rappelle que, donnant une conférence en 1964 sur la Ve République à l’Institut français de Naples, un des universitaires présents, spécialiste de science politique, intervint pour affirmer que les Italiens ont connu ce type de régime avec le fascisme : j’ai eu de grandes difficultés à lui faire comprendre que les deux situations n’étaient pas tout à fait comparables.

En cherchant à comprendre le résultat de 1962, vous avez été amené à vous interroger sur le rapport entre télévision et élection…

Effectivement le caractère péremptoire de ces affirmations m’avait choqué : sans nier pour autant que la télévision ait pu jouer un rôle, je trouvais qu’on sautait un peu vite aux conclusions en l’absence de certitudes scientifiques. Ces propos troublaient le citoyen autant que l’intellectuel : s’il suffisait que le pouvoir contrôle la télévision pour qu’elle lui renvoie le reflet de ce qu’il dit, n’était-ce pas à désespérer de la démocratie dans un pays comme le nôtre ? J’ai donc eu envie d’aller au fond des choses. J’animais alors un séminaire à la Fondation nationale des Sciences politiques dans le cadre du Cycle supérieur de science politique. Cette année-là, notre recherche collective portait sur la dépolitisation. L’idée était alors généralement admise que la France était dépolitisée : aujourd’hui, quand on revoit ce qu’étaient les taux de participation aux élections et qu’on évoque l’intensité des débats politiques, que certains observateurs aient pu sérieusement croire à la dépolitisation du corps électoral, on croit rêver ! Nous avons donc tenté de vérifier le plus scientifiquement possible s’il y avait bien une corrélation entre l’influence de la télévision et le résultat des élections. Pour les premiers, on disposait de chiffres précis, à l’unité près, qui permettaient de connaître la distribution géographique des Oui et des Non, et donc d’établir à la surface du territoire une échelle hiérarchique allant du Oui franc et massif au Non critique et réservé. Pour la télévision, la répartition des récepteurs n’était pas uniforme, car le réseau ne couvrait pas encore toute la France : grâce au Service de la redevance, on pouvait connaître très précisément la répartition géographique. La corrélation était d’autant plus facile qu’il n’y avait qu’une seule chaîne : le zapping n’existait pas encore. Il suffisait donc de rapprocher les deux cartes pour calculer le rapport entre les suffrages et les récepteurs, et conclure, avec une certitude quasiment scientifique, à l’existence ou non d’une corrélation entre l’impact de la télévision et le résultat des élections. La constatation s’imposa qu’il n’y avait pas de corrélation et même qu’il y avait plutôt distorsion, comme si l’utilisation par les pouvoirs publics du média avait parfois suscité une réaction de rejet. L’explication du succès du général de Gaulle devait donc être cherchée ailleurs : elle était proprement politique, en rapport avec la personnalité du chef de l’État, la conjoncture intérieure, la situation internationale. L’électeur n’était donc pas incapable d’exercer son jugement et de se faire une opinion personnelle.

Le débat n’est-il pas alimenté, depuis longtemps, par les hommes politiques eux-mêmes ?

Assurément, et à droite comme à gauche. Le débat sur le rôle de la télévision a eu une part dans la disgrâce de Jacques Chaban-Delmas en 1972. La majorité UDR, élue en juin 1968, traumatisée par les événements du printemps, était convaincue de la nécessité de contrôler la télévision. Or, Jacques Chaban-Delmas, qui était persuadé de la nécessité de rétablir un minimum de dialogue, avait créé à la télévision une seconde unité d’information dont il avait confié la direction à Pierre Desgraupes. Sa majorité imputait à cette initiative la responsabilité de ses échecs électoraux. Aussi était-elle décidée, à l’approche du renouvellement à l’Assemblée prévue pour 1973, à mettre un terme à cette politique qui lui paraissait grosse de dangers. J’appartenais alors au Conseil d’administration de l’ORTF et j’ai été le témoin de la campagne qui visait à affaiblir le Premier ministre et à entraîner son départ. Mais la gauche n’a pas une perception très différente. Je me rappelle ainsi une soirée d’élections, cantonales ou municipales en 1983 ou 1984, sur le plateau d’Antenne 2 : la gauche essuyait un échec assez sensible, et je revois ce ministre du gouvernement Mauroy reprochant aux journalistes d’avoir fait trop de place au conflit social des usines Citroën : c’était l’explication de la défaite de la gauche. Plus près de nous, en 2002, on se rappelle l’inclination d’une partie de la gauche à expliquer la défaite de Lionel Jospin par l’écho donné à la télévision aux problèmes de sécurité.

Les hommes politiques partagent presque tous la conviction que leur succès ou leur échec dépend du temps qui leur est accordé sur le petit écran : d’où la vigilance soupçonneuse sur le respect des temps de parole et la minutie apportée à la comptabilisation.

Est-ce à dire que les médias n’exercent aucune influence sur le vote et les résultats des élections ?

Il serait naïf de le penser. D’abord les médias apportent à l’électeur des éléments d’information, lui fournissent des arguments qui peuvent infléchir sa décision. Les travaux des chercheurs américains, qui se sont intéressés à cette question dès les années 1950, montrent qu’aux États-Unis les médias pèsent sur le choix de ceux qui balancent entre le parti démocrate et le parti républicain. Mais, sans être négligeable, cet effet n’est pas déterminant et ne concerne jamais que 6 à 7 % du corps électoral. À mon sens, l’influence de la télévision existe, mais elle s’exerce plutôt de façon indirecte. Elle joue davantage sur les personnes que sur les programmes, car la télévision est un excellent révélateur des personnalités : elle réalise sur une large échelle ce qui était possible jadis lorsque les électeurs se déplaçaient pour voir et entendre les candidats dans les campagnes électorales ; avec la télévision, c’est le candidat qui vient à domicile et pénètre chez l’électeur. Or, il est difficile, pour ne pas dire impossible, à un homme politique de maintenir longtemps la crédibilité d’un personnage emprunté : la vraie personnalité se trahit vite. On se rappelle, par exemple, lors d’un face à face télévisuel en 1985, l’apostrophe de Laurent Fabius à Jacques Chirac lui signifiant qu’il parlait au « Premier ministre de la France » : sa morgue éclatait soudain aux yeux de tous.

Les médias, et singulièrement la télévision, auraient-ils un rôle totalement négligeable en matière politique ?

Les médias jouent un rôle par la sélection même de l’information, l’importance qu’ils décident d’accorder ou de refuser à tel événement : ce dont ils ne parlent pas n’existe pas. Il leur est possible en quelque sorte de refuser l’existence à un homme, un parti, une institution, ou un événement ; or, l’électeur n’entre en rapport avec la politique que par leur intermédiaire et en particulier par le truchement de la télévision. Deux exemples à cet égard : celui, d’abord, de l’Europe et de ses institutions. Si les électeurs français ne s’y intéressent pas davantage et en particulier ne perçoivent pas l’importance du Parlement de Strasbourg, c’est peut-être parce que les médias ne leur en parlent jamais. Aucun d’entre eux n’entretient auprès du Parlement de correspondants permanents. On ne rend jamais compte de ses sessions et de leur objet : seul Le Monde assure depuis peu une présence constante à Bruxelles avec Thomas Ferenczi. On n’en parle qu’à l’approche du renouvellement de l’Assemblée ; le scrutin passé, le silence retombe pour cinq années. Quant aux travaux de la Commission de Bruxelles, nos médias ne les évoquent généralement qu’à propos des décisions qui contreviennent aux intérêts français.

Le second exemple est plus personnel, et c’est la raison pour laquelle j’hésite davantage à le mentionner. J’ai fait partie de la Commission indépendante de réflexion sur l’application du principe de laïcité présidée par Bernard Stasi. À ce titre, j’ai été témoin et victime avec mes confrères d’une désinformation quasiment systématique : nous n’avons jamais réussi à obtenir des médias qu’ils considèrent et expliquent que le problème de l’intégration ne se réduisait pas à celui du port du voile pour les adolescentes dans les collèges et les lycées : impossible de faire qu’ils parlent de tout le reste qui était infiniment plus important. L’effet de ce comportement réducteur s’est fait sentir et dans l’opinion et dans les décisions politiques : si les médias avaient traité la question dans son ensemble, les politiques n’auraient pas entretenu l’illusion qu’en adoptant les quatre articles d’une loi interdisant le port du voile, le problème de l’intégration allait être résolu. Cet exemple illustre le pouvoir négatif dont disposent les médias. À l’inverse, ils peuvent attirer l’attention sur un problème et contribuer à l’éducation de l’électeur. Ils ont donc bien une influence, mais générale et diffuse, qui ne se fait pas sentir directement, dans le résultat d’une consultation électorale, mais qui s’exerce sur une relation entre l’électeur et la politique en général.

Les médias, selon vous, ne remplissent pas entièrement leur mission ?

Je me garderai de faire leur procès, je les ai pratiqués et, à collaborer avec les journalistes, j’ai conçu de l’estime pour la plupart. J’ai même établi avec nombre d’entre eux des relations de confiance et d’amitié. J’ai cependant aujourd’hui le sentiment d’une certaine dégradation, d’un manque de qualification professionnelle qui se manifeste notamment dans la course au scoop, le fait de négliger la vérification, l’attention excessive accordée à l’anecdotique, au superficiel.

Le traitement de l’information est-il sans conséquence sur la perception du politique ?

Je ne le crois pas : je pense même que le malentendu actuel entre les électeurs et la politique, plus grave et plus préoccupant qu’autrefois, est dû, dans une large mesure, à ce que la vie politique est aujourd’hui plus médiatisée. Jadis, c’est-à-dire avant l’irruption de la télévision et même aux premiers temps de l’histoire de celle-ci, la vie politique n’occupait que peu de place dans l’information : la radio n’en parlait guère ; tous ne lisaient pas les journaux. La télévision, elle, parle politique, et elle a raison. La politique entre chaque jour dans les foyers avec le journal télévisé. Elle rend compte des congrès des partis politiques ; elle fait écho à leurs conflits internes et, par la force des choses — et aussi du fait de la nature propre du média —, ce que la télévision présente n’est pas toujours à l’avantage ni à l’honneur de la politique. Par exemple, l’Assemblée nationale n’est généralement montrée qu’en deux ou trois circonstances qui ne sont pas représentatives : les séances de questions et de réponses, ou les empoignades, à moins qu’on ne découvre un hémicycle à peu près désert. Mais rien, jamais, de tout le travail parlementaire, du temps consacré par chaque député à l’étude des problèmes, le travail en commissions. Il est vrai que tout cela ne se prête guère à la visualisation et que la télévision doit privilégier l’image : or, la politique relève de l’immatériel et de l’invisible.

Pour revenir à la question de départ, les médias ne font pas l’élection, mais ils contribuent grandement à façonner la vie politique et concourent à la formation des électeurs. Leur action sur les élections n’est pas nulle, mais elle s’exerce de façon diffuse et dans le long terme.

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard 

Journée mondiale de la liberté de la presse

 

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La date du 3 mai sert de rappel aux gouvernements sur la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la presse, de moment de réflexion pour les médias professionnels sur les questions relatives à la liberté de la presse et à la déontologie. Tout aussi important, la Journée mondiale de la liberté de la presse est un jour de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l'abolition de la liberté de la presse. C’est également une journée du souvenir pour les journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession.

Tous les ans, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession. Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991. Ce fut également une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias.

L'UNESCO a au cœur de son mandat la liberté de la presse ainsi que la liberté d'expression. L'UNESCO pense que ces libertés permettent une compréhension mutuelle pour construire une paix durable. 

La Journée permet d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse. Dans des dizaines de pays à travers le monde, des publications sont censurées, condamnées, suspendues ou tout simplement n’ont plus le droit de paraître, alors que des journalistes, des rédacteurs en chef et des éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou même tués.

A la faveur de cette date, nous pouvons encourager et développer des initiatives en faveur de la liberté de la presse mais également évaluer l’état de la liberté de la presse à travers le monde.

La liberté d’informer et de s’exprimer est un droit démocratique fondamental. 

Défendre l’accès pour tous les citoyens à une information fiable et indépendante est un devoir. 

 

Partout dans le monde, ne laissons pas se développer les atteintes à la liberté de la presse.

 

Ecrit par : G. Vialy et J. Bayard